Avouons-le, nous sommes les premiers à aimer le confort : la douche, le lit immense, la couette qui t’enroule tel un wrap au poulet, les grasses matinées, le café qui coule le matin pendant que tu t’étires avec la grâce d’un chaton de trois semaines d’un éléphant obèse,…
Cependant, le temps de deux jours, nous avons décidé de le laisser un peu de côté. Nous avons mis une tente dans le coffre de la voiture, avec une idée en tête : passer la nuit dans le Triangle Noir du Quercy, zone réputée pour avoir le ciel plus étoilé de France. La boudu-bonne nouvelle pour les toulousains, c’est que cette zone est juste derrière Montauban. Ce périple de deux jours, relativement économique, nous avons voulu te le partager parce qu’on t’aime (c’est une blague, t’enflamme pas).
Pour bien commencer le séjour : direction St Antonin-Noble-Val, petit village médiéval au charme fou. Après avoir passé l’après-midi à se baigner sur une petite plage juste à côté où nous étions fantastiquement seuls* – en plein mois d’aout, true story-, nous avons pris un verre de fin de journée sur une des terrasses de la place principale. Pendant que nous dégustions ce verre bien mérité –oui, se baigner dans une rivière, c’est fatigant-, un concert donné sur la place du village rythmait avec douceur chacune de nos gorgées (c’est poétique, ça donne envie de pleurer). Nous avons fait une halte à l’épicerie de la place – Les Délices du Noble Val -, remplie de produits locaux et de bonne humeur, pour acheter une bouteille de vin et du fromage de la région (7.9€), avant de nous mettre à chercher l’emplacement.
Alors, boudu-lecteur, soyons clair : le camping sauvage d’une nuit (ou bivouac) n’est pas méga autorisé. Ou plutôt, il est interdit officiellement dans plein d’endroits tels que : les sites classés, les endroits situés à moins de 500m d’un monument historique, les rivages de la mer, sur les routes (mince, nous qui comptions planter la tente sur la rocade Arc-en-ciel),…
En bref, c’est un peu compliqué. Si ce mode d’hébergement surfe un peu avec la légalité, avec un peu de bon sens et de discrétion, il est possible d’en faire. C’est un moyen de casser les codes, de casser la routine, de casser la voiiiiix (Patriiiiiiiiick). Plus sincèrement, choisir parfois cette alternative te permet à la fois de ne pas exploser ta tirelire et de te ressourcer en plein cœur de la nature. D’ailleurs, on a dit « bon sens », cher ami, ne va pas planter ta tente au milieu des vignes ou d’un champ de tournesol.
En nous enfonçant dans les petites routes, nous avons trouvé un terrain perdu, qui n’était pas cultivé et avec l’air un peu abandonné. Nous avons mangé un pique-nique préalablement préparé en regardant le jour se coucher. Et parfois, ce genre de moments vaut toutes les terrasses stylées du monde.
Quand vient la nuit, malgré le ciel magiquement étoilé, tu ne fais pas ton malin. Tu croyais trouver du silence ? Négatif. La nature fait des bruits que tu ne soupçonnais pas. Et puis il y a ce moment fatidique :
« Ce sont des bruits de pas, t’entends ? -N’importe quoi, ça doit être un renard. -Non, des bruits de pas. Tu sais pourquoi on n’a jamais su qui était Jack l’Eventreur ? C’est parce qu’il n’est pas mort. Il est là, je le sens, c’est l’instinct féminin tu peux pas comprendre. -Ok, calme toi, je vais allumer les phares de la voiture, on verra bien. »
En tant qu’aventuriers du dimanche, nous avions bien évidemment oublié l’étape « lampe torche ». Il était minuit, et la voisine du champ d’à côté, Madame La Vache, avait décidé de se mettre à manger des feuillages. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai compris que j’avais un alter-ego vache : un estomac-sur-pattes ayant des boulimies nocturnes.
Tu comptais faire la grasse matinée ? Vaste blague. 7 heures du matin, ça pique, mais tu es content de l’avoir fait. Ton seul objectif, désormais, c’est de boire un café chaud. Mais avant, n’oublie pas de tout nettoyer. Pense à prendre avec toi un sac poubelle (vide, de préférence – on te connait).
Et si tu allais prendre ton petit-déjeuner dans un des plus beaux villages de la région ? Direction Cordes-sur-ciel, pour profiter matinalement d’un café/croissant (5€) en compagnie des habitués du comptoir, avant que le flot de touristes ne se déverse sur ce petit village adorable. Requinqué, tu grimperas au sommet du village (petit conseil : sors des sentiers battus et monte par la rue parallèle à la principale, sur la droite, tu verras, tu vas tomber amoureux).
Avant de rentrer à Toulouse, fatigué mais heureux, prend la direction d’Albi et va manger au restaurant Les Arcades, situé sur la place du Cloître Saint-Salvy, près de la basilique Ste Cécile pour moins de 20 euros par personne (38.5€ pour deux). L’accueil, l’emplacement, les plats : on a tout aimé. Après manger, va faire une sieste sur les berges albigeoises au soleil avec un bon bouquin. C’est gratuit, et c’est magnifique. On adore nos berges, à Toulouse, mais on admet avec regret que celles d’Albi n’ont rien à nous envier…
*petite plage cool : traverser le village de St Antonin, prendre à droite après le pont direction « Les Gorges de l’Aveyron », se garer de suite à droite juste après le pont suivant (chemin en terre)
Cette petit virée à l’air vraiment sympa. Merci pour les petits conseils :). J’avais seulement visité Albi ça les alentours.
Avec plaisir Booccinell, tu nous diras si cela t’a plu ! C’est trop cool de vadrouiller autour de Toulouse, hein ? A très vite !